Home Analyse & Opinion L’Union du Maghreb, mythe ou réalité (2)

L’Union du Maghreb, mythe ou réalité (2)

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Deuxième partie

Par sa position géostratégique autour de laquelle s’articulent l’Europe, l’Afrique, le Proche et le Moyen-Orient, le Maghreb constitue la pierre angulaire du bassin méditerranéen et occupe une place de choix sur la liste des pays partenaires de la coopération internationale. Il a au nord une côte méditerranéenne qu’il partage avec l’Europe et qui s’étale sur environ 5000 km, à l’ouest une côte atlantique de plus de 3700 km, des frontières communes avec le Moyen et le Proche Orient à l’Est et avec les pays du Sahel au Sud. Ainsi l’espace maghrébin constitue-t-il une porte d’entrée africaine et moyen-orientale pour l’Europe. C’est à juste titre que l’espace maghrébin est incontournable dans les processus de négociation de coopération et d’échanges globaux par rapport à tous les problèmes qui se posent à l’heure actuelle au niveau du bassin méditerranéen, non seulement entre l’Europe et l’Afrique, mais aussi entre l’Orient arabo- musulman et l’Occident.

Par sa position géographique et ses sous-sols qui regorgent de matières premières stratégiques, le Maghreb fait beaucoup d’envieux. Avec une population estimée à 100 millions d’habitants dont 45 % qui ont moins de 15 ans forment la catégorie la plus exposée au chômage, au mal-être, surtout à la drogue, au terrorisme et à la tentation de l’émigration, l’espace maghrébin est une ‘’bombe à retardement’’ : quatre jeunes urbains sur dix sont au chômage, c’est une question à prendre très au sérieux.

C’est pourquoi, j’ose rappeler à l’U.E, plus particulièrement à ses 3 membres, l’Espagne, la France et l’Allemagne, qui savent très bien que le Sahara a toujours fait partie de l’Empire chérifien, y compris d’ailleurs le Sahara oriental, de cesser leurs actions machiavéliques en vue d’isoler le Maroc et de le soustraire à l’espace maghrébin.  L’Europe doit avoir une position politique claire sur ce conflit algéro-marocain concernant la marocanité du Sahara comme vient de le faire les U.S.A qui a reconnu la souveraineté marocaine sur le Sahara.

Que l’U.E sache que l’intégrité territoriale du Maroc est une affaire qui concerne le peuple marocain tout entier ; et par voie de conséquence, elle doit cesser de croire à la pérennité de de ce statu quo dû à ce conflit boukharroubien qui va se rompre fatalement tôt ou tard. Que l’U.E arrête de jouer aux apprentis sorciers vis-à-vis de cet espace maghrébin qui est une véritable boîte de Pandore se trouvant à peine à 8 km à vol d’oiseau avec le continent européen et que les USA avec qui le Maroc vient d’entamer un processus de partenariat multisectoriel, risque d’ouvrir à tout moment. A bon entendeur…

Pour le peuple marocain tout entier, il n’est plus possible de supporter le mépris et les provocations de l’Espagne et de la France, puissances aujourd’hui déclinantes, qui eurent l’audace colonialiste de dépecer l’ex-Empire chérifien, sans aucune déclaration officielle sur la vérité historique de la souveraineté marocaine sur les deux régions méridionales et orientales sahariennes après la décolonisation. 

Par ailleurs, à l’instar des organisations régionales que nous avons mentionnées dans la première partie de cet article, et plus particulièrement de l’Organisation de Coopération de Shanghai (OCS) par exemple, qui regroupe la Chine, la Russie et quatre autres États d’Asie centrale, le Kazakhstan, le Kirghizistan, l’Ouzbékistan et le Tadjikistan, n’est-il pas temps pour l’U.E de cesser son équivoque vis-à-vis de ce conflit et pour l’Algérie de mettre fin à ses attaques contre le Maroc et de se joindre à lui pour édifier un Conseil de Coopération et de Développement du Maghreb (C.C.D.M) ? Encore faudra-t-il que les deux peuples, algériens et marocains puissent instaurer la démocratie et la justice socio-économique en Algérie et au Maroc qui constituent l’axe principal de l’espace maghrébin afin de pouvoir choisir librement des mandataires ayant des projets en perspective dans un cadre régional qui va au-delà des frontières imposées par le colonialisme franco-espagnol.

A suivre…

Saïd CHATAR