Des réformes, voilà ce que chacun de nous attend et désire. Les politiciens de pacotille des pouvoirs maghrébins s’engagent envers les électrices et les électeurs à faire des réformes. Ils leur promettent sans cesse de réformer le suffrage universel, de réformer la justice, de réformer la constitution, de réformer les lois, etc. Ils pensent ainsi enrayer le mécontentement de l’électorat maghrébin qui, à un moment donné, ne va plus se contenter des réformes, mais de tout détruire.
Réformer c’est substituer une loi à une autre loi en vue d’améliorer quelque chose. Mais l’état des choses politiques et socio-économiques des pays du Maghreb montre bien que les réformes entreprises jusqu’à présent par les pouvoirs en place ne font que donner de nouvelles bases à l’iniquité. Aussi ces réformes aboutissent-elles à des combines équivoques et incohérentes qui ne changent pas grand-chose à la vie quotidienne des citoyens. Au contraire, en cachant mal les défectuosités des édifices sociaux, ces réformes imparfaites et illusoires ne font que retarder pour quelque temps leur ruine. Les sociétés maghrébines actuelles sont des édifices sociaux dont on comprend toute la fragilité dès qu’on s’aperçoit des subterfuges, des échafaudages par lesquels les pouvoirs comptent les consolider. Une société qui est bâtie sur un terrain de sable s’écroule d’elle-même car aucun subterfuge ne peut la consolider.
Hélas, aux époques de crise et de décadence, on n’écoute jamais les vrais réformateurs qui proposent des vrais changements et des solutions destinés à remédier aux situations problématiques désespérées dans lesquelles se débattent les peuples maghrébins. On préfère plutôt suivre ceux qui ne lésinent sur aucun effort pour tenter de pousser toute la région du Maghreb vers le chaos et le néant.
Le soi-disant réformisme entrepris aujourd’hui par les pouvoirs en place au Maghreb n’a pas dit son dernier mot. Les peuples nord-africains seront encore pour longtemps les jouets des pseudo-réformateurs qui oublient de se réformer eux-mêmes avant de réformer la société. Pour ceux-là, réformer, c’est profiter de la situation actuelle pour jouir le plus possible en exploitant la pauvreté de leurs peuples. C’est pourquoi, ils opposent les réformettes aux vraies réformes qui contribuent au changement.
Le 15 novembre 2019
Saïd CHATAR