La situation dans le monde est confuse, agitée et tendue. Les peuples et les gouvernements sont en effervescence. La crise profonde et générale qui tenaille durement le tiers-monde et les pays capitalistes les plus riches a crée en politique comme dans les autres domaines un état de choses chaotiques.
La lutte que se livre les grands monopoles du capitalisme géo financier, sans oublier la Chine, pour un nouveau partage des marchés et des zones d’influence en cherchant à s’évincer mutuellement au Maghreb et au «Machrek», a pris une grande ampleur.
Les pressions et les complots que le grand capital exerce par le biais de ses consortiums, ses trusts, ses holdings, ses banques et autres multinationales, sur les pays producteurs de pétrole, s’accompagnent dans un grand tapage diplomatique et de propagande, de tentatives d’ «accords et de compromis» soi-disant en faveur de la démocratie, du maintien de la paix et de l’équilibre des forces.
En dépit de cette rivalité, les derniers événements confirment que les accords et les compromis des grands monopoles géo financiers constituent le principe fondamental de leur politique mutuelle fondée sur le statu quo. La rupture de celui-ci peut entraîner des conflits mineurs, mais peut aussi mener à une grande catastrophe comme ce fut le cas durant les années 28-29 qui avaient engendré le nazisme et par conséquent la deuxième guerre mondiale. C’est précisément parce qu’ils se gardent, autant que possible de cette dernière, qu’ils travaillent à provoquer des conflits mineurs, à conclure entre eux de nouveaux arrangements politiques, économiques et militaires.
Dans leurs sinistres desseins, ils veulent soi-disant établir la démocratie, affranchir et délester ces peuples du fardeau de l’oppression des pouvoirs en place. Mais en réalité, tout cela se fait pour étouffer et affaiblir le grand mouvement social des peuples du Maghreb et du «Machrek» qui voient toujours mieux et plus clairement à quoi les réduisent la domination du capitalisme géo financier avec la complicité des élites locales (1). Ils comprennent les raisons économiques et politiques de cette oppression, et font preuve d’une grande vitalité en apportant une importante contribution aux changements qui fraient le chemin démocratique au milieu d’obstacles.
Toutefois, la question qui mérite d’être posée est la suivante : ces soulèvements populaires vont-ils engendrer au Maghreb et au «Machrek» une nouvelle tendance qui finira par émerger et apporter plus de réponses satisfaisantes aux préoccupations des citoyens? Seul l’avenir nous le dira ; mais il est certain que, de ces révoltes, dépendra le destin de ces régions.
Notons par ailleurs que là où ils le peuvent et où leurs intérêts économiques et politiques concordent, les pouvoirs des pays arabo-musulmans cherchent à faire de la religion un instrument d’union, mais quand leurs intérêts s’opposent, elle devient aussi un instrument de division et de combat (sunnites et chiites).
C’est ainsi que se présente, dans les grandes lignes, la situation des problèmes qui se posent au Maghreb et au «Machrek». Il nous incombe donc d’analyser ce panorama politique qui se développe dans le monde arabo-musulman sur la base de l’objectivité afin de contribuer à sa juste compréhension.
(1) : à lire ou à consulter dans Google, le livre de John PERKINS qui a pour titre : «CONFESSIONS D’UN ASSASSIN FINANCIER».
CHATAR Saïd